SECRETS D’ARÔMES…

Jim Murray déguste pour la toute première fois un spiritueux Corse lors du Whisky Live à Paris. Il tombe sous le charme d’un premier échantillon, d’un second, d’une gamme. Chaque goutte subtilement soupesée, décortiquée, triturée, exhale un parfum exquis qui évoque un univers inconnu. On est loin des tourbes et des terres pauvres mais grasses, on est loin des embruns et du grand large. Et pourtant, il y a du vent, de l’herbe, du poids, du bois, de la châtaigne de Noël. Le pape mondial de l’élixir irlando-écossais (tout dépend de quiévoque l’origine du Whisky) s’amourache et ne mâche pas ses mots pour faire l’éloge de ces petites pépites qu’il va bientôt primer. Les pères de l’élixir, Jean-Claude Venturini et Dominique Sialelli sont aux anges… Les premiers Whisky corses n’ont qu’une dizaine d’années, mais ils ont atteint la maturité nécessaire pour entrer dans le cercle très restreint -et très aristocratique- des cent grands noms de la profession. Dans l’île de Beauté, viticulteurs, fabricants de liqueurs et autres alambiqueurs sautent de joie… Les consommateurs aussi d’ailleurs, qui ont soudain l’impression que boire est un art dont il ne faut certes pas abuser, mais qui impose tout de même le respect… La nouvelle vient surtout récompenser les agriculteurs qui ont osé rêver à voix haute que l’on pouvait encore échapper au rouleau compresseur de la mondialisation. Après le vin, le Whisky montre le chemin… Les mauvaises langues avancent que Jim Murray est un écrivaillon qui a usurpé son pouvoir de jugement à force de jouer des coudes et de profiter des dissensions entre grandes familles historiques, irlandais, écossais, américains et canadiens. Plus grave encore, le journaliste serait inféodé aux grands noms tels Glenfiddich pour ne pas les nommer… L’argument s’auto-détruit aux yeux des partisans qui rappellent la taille et le poids des domaines Corses. Des liliputiens dans un univers de géants, rigole un journaliste radio qui ne croit pas un instant en la capacité des domaines de Patrimonio, Furiani ou Aleria d’influer sur les choix de Jim Murray. Il semblerait même qu’une partie de ces rumeurs inamicales viendrait de la sale habitude qu’à Jim Murray d’aller à la rencontre des inconnus potentiellement illustres. Quelques années auparavant, il a déjà souligné le travail des bretons qui ont su mettre en valeur le sarrasin traditionnellement utilisé pour la farine et les crêpes, dans la fabrication du Whisky. Le temps où seuls les irlandais, les écossais et leurs cousins américains pouvaient se disputer les lauriers du maniement de l’alambic est loin. On fait du vin en Chine, pourquoi pas du Whisky en Corse ? sourit Jean-Claude Venturini, l’un des pionniers et piliers de cette histoire. Le succès récurrent des distillateurs japonais qui ont osé l’aventure depuis la fin du XIX° siècle est une invitation à l’audace.

AUTEUR REALISATEUR : JEAN-MICHEL RODRIGO
IMAGE : MARINA PAUGAM
SON : JEAN FLORENT CHATILLON
MONTAGE : MARINA PAUGAM
MIXAGE : JEAN FLORENT CHATILLON
ETALONNAGE : GAËTAN LE MARTELOT
PRODUCTEUR : YANN CHAKER
PRODUCTRICE DELEGUEE : CLARA GANNAC
COPRODUCTION MECANOS PRODUCTIONS, GB PROD, FRANCE 3 VIA STELLA
AVEC L’AIDE DU CENTRE NATIONAL DU CINEMA ET DE L’IMAGE ANIMEE