L’UNEF et les frondes étudiantes

C’est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que le syndicalisme étudiant prend véritablement son élan. Dans la foulée de la Reconstruction d’un monde sans guerre, ses militants dessinent le rôle « révolutionnaire » que les étudiants doivent jouer dans la construction d’une société plus juste.

Il est très vite question de décolonisation, au Vietnam puis en Algérie. L’Unef va jouer un rôle déterminant dans l’opposition à cette guerre qui concerne au premier plan des milliers d’étudiants mobilisés. L’extrême droite, qui jusqu’alors avait sa place au sein du syndicat, claque la porte, et fait le coup de poing au quartier latin contre les étudiants de gauche.

En parallèle, les militants de l’Unef poursuivent la bataille quotidienne pour les œuvres universitaires. A l’actif du syndicat, la Sécurité sociale étudiante arrachée de haute lutte. Une défaite permanente, jusqu’à aujourd’hui, celle de l’allocation d’études pour tous, fondée sur l’idée «égalitaire» qu’un étudiant est un travailleur intellectuel et qu’à ce titre il mérite un salaire.

Et puis, c’est le joli mois de mai 68. Le syndicat étudiant est le seul à avoir appelé à la grève générale… On l’a oublié. De cette révolution interrompue et qui s’achève dans l’amertume, l’Unef sort épuisée, divisée; va tout droit à la scission entre communistes et trotskystes de la tendance lambertiste, à laquelle appartient alors Jean Christophe Cambadélis ou Benjamin Stora.

Pendant dix ans, l’Unef divisée va devoir remonter la pente, se faufiler entre les multiples groupes d’extrême gauche qui dominent les coordinations et les manifestations…

Résultat : le soir du 10 mai 81, l’Unef des trotskystes organise la prise de la Bastille  pour célébrer la victoire de Mitterrand. Au cours des années qui suivent, elle s’assagit, apprend le réformisme… grossit de grèves contre Devaquet en manifestations contre le racisme, jusqu’au CPE, et à son retrait.

C’est cette histoire, en grande partie méconnue, mal connue, effleurée par bribes dans les médias que ce film raconte… avec des témoins/acteurs déroutants, insolites. Entre Etienne Mougeotte, directeur du Figaro et Laurent Mauduit co-fondateur de Médiapart, tous deux anciens dirigeants de l’Unef, on retrouve l’historien Benjamin Stora ou Jacques Sauvageot qui depuis longtemps avait choisi de ne plus céder à la nostalgie.

UN FILM DE JEAN-MICHEL RODRIGO ET GEORGES TERRIER
REALISATION : JEAN MICHEL RODRIGO
MONTAGE : MARINA PAUGAM
ASSISTANTE MONTAGE : SONIA BOGDANOVSKY
IMAGE & SON : MARINA PAUGAM, DAVID MARTIN, JEAN FRANÇOIS LESELLIER
MUSIQUE ORIGINALE : EMMANUEL JESSUA
UNE COPRODUCTION MECANOS PRODUCTIONS, INA, TELESSONNE, ATOM
AVEC LA PARTICIPATION DU CNC, DE LA PROCIREP ANGOA ET DE PUBLIC SENAT
DOCUMENTAIRE SÉLECTIONNÉ
FESTIVAL ECHOS-CI, ECHOS-D’AILLEURS