Ça Chauffe sur les Alpes

Nous sommes le 8 janvier 2006 et après avoir connu l’automne le plus chaud des cinquante dernières années, nous sommes en train de connaître l’hiver le plus doux depuis un siècle.

Comment ne pas penser au « réchauffement climatique ». Partout, il est question de ce phénomène. Plus question de parler politique sans évoquer le thermomètre. Impossible d’avancer la moindre idée sans qu’elle ne soit développée, durable… recyclable.

Pour tenter de comprendre, rien ne vaut un séjour dans les Alpes. Ici, nul besoin de grands discours. L’observation suffit. Au delà des conversations de comptoir sur le dérèglement du climat, il y a la mer de glace, les glaciers, les pistes de ski. Du concret. Observable à l’œil nu sur une étendue géographique à peine plus grande qu’un laboratoire.

Les glaciers alpins ne sont-ils pas qualifiés de « meilleurs indicateurs climatiques » par les climatologues ? On trouve ici, l’idéal pour réfléchir, se faire une idée. Et sans doute se rendre à l’évidence qu’il est urgent d’agir… à l’échelle de l’Europe, de la planète toute entière.

La neige n’est plus ce qu’elle était et les canons des stations ne suffisent plus à enrayer la pénurie de poudre blanche. La montagne s’érode et le permafrost, en fondant, déstabilise les équipements posés dessus.

Qui pourrait contredire le constat ? Qui pourrait nier l’inquiétude face à une crise annoncée et sans précédent ? N’est-il pas grand temps de penser que c’est justement cette économie en danger qui a une part de responsabilité dans nos désordres climatiques ?

Les responsables politiques des principaux partis s’engagent à agir pour mettre en œuvre un développement durable, harmonieux, soucieux de l’environnement. C’est tant mieux, mais au pied du Mont-Blanc, on est bien placé pour se méfier des déclarations d’intention.

« Plus aucun camion ne doit raisonnablement passer au tunnel du Mont-Blanc, il faut les mettre sur des trains ! » disait déjà Jacques Chirac en 1999. Depuis, le nombre de poids lourds passant chaque jour sous le glacier des Bossons est pratiquement revenu au niveau d’avant la catastrophe…Ceci explique en partie cela.

Au delà du discours des politiques et des mises en garde lancées par les plus grands experts internationaux, il nous semble essentiel de recueillir la parole de ceux qui vivent ces bouleversements au quotidien et sur le terrain. Ils sont guides, glaciologues, pisteurs, cristalliers, climatologues ou architectes et vivent en montagne. C’est avec eux que nous allons prendre la température des glaciers, mesurer l’état de fébrilité des montagnes, tenter d’établir un premier bilan des dégâts provoqués par le « réchauffement climatique ».

Il y a urgence car « ça chauffe sur les Alpes », et c’est génial car l’étude des glaciers permet de garder la tête froide…

AUTEUR -RÉALISATEUR : GILLES PERRET
DISTRIBUTEUR : EUROPE IMAGES INTERNATIONAL
DOCUMENTAIRE SÉLECTIONNÉ
FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM NATURE ET ENVIRONNEMENT DE GRENOBLE,
FESTIVAL « A NOUS DE VOIR », SCIENCE ET CINEMA DE OULLINS
FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE MONTAGNE D’AUTRANS